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L'impossible ordinaire

Plus que le fleuve, ce qui unit les soignants du Maroni, c'est un esprit d'aventure, esprit de débrouille qui fait que l'on réalise beaucoup avec pas grand-chose. Ici les moyens sont destinés à répondre à des maux qui ne sont pas tout à fait les mêmes qu'ailleurs : Accidents domestiques à la machette, accouchements inopinés, camps d'orpaillage, accidents de pirogue, faune d'une hostilité tropicale,...

Un centre délocalisé de prévention et de santé (CDPS), c'est une ruche en perpétuel mouvement où l'on se démène pour ne pas que la mécanique s'arrête. Le relais se passe, de garde en astreinte. Les échanges sont permanents. Un conseil glissé avant une intervention, la mise à plat d'un protocole, un partage d'expérience plus poussé, afin que l'autre soit prêt à affronter un nouveau type de situation.

Être soignant en milieu isolé nécessite de se tenir prêt à l'imprévisible, de gérer la surprise en équipe réduite. Savoir dépasser sa fonction pour aider à résoudre une situation difficile, en équipe, toujours. Médecins, infirmières, infirmiers ou sages-femmes viennent ici pour vivre une expérience, une aventure utile. Mais être là, veut aussi dire être ensemble. Lieu de travail, lieu d'échanges, de rencontre, le Centre de santé est pour eux un repère qui devient presque un lieu de vie, leur centre de gravité. Remède à la solitude, cette ambiance de grande famille médicale peut engendrer une certaine fatigue, avec l'impression de ne jamais couper. La vie du dispensaire nourrissant toutes les conversations.

C'est sans doute pour une partie de ces raisons que les soignants viennent ici et repartent, souvent sur des contrats courts de 6 mois ou 1 an. Une situation qui génère un sous-effectif chronique, où les centres se retrouvent en équilibre instable, constamment à la recherche de nouveaux candidats. Parfois, les soignants poursuivent l'expérience et mettent le cap sur un nouveau centre de santé, sur l'Oyapock ou ailleurs en Outre-mer. Il arrive tout de même qu'ils posent leurs valises, maîtrisent la langue du fleuve et s'installent pour longtemps parmi la population locale. La Guyane présente ce paradoxe qu'on y est souvent pour 1 an ou pour 20 ans, sans qu'il y ait une grande place pour l'entre-deux.


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FRANCE - HEALTH - OUTREMER - CARE GIVERS IN FRENCH GUYANA

Maripasoula, French Guiana, 2020-08-18. Maya, a nurse at the Maripasoula dispensary, gives to other nurses and doctors, an update on the protocol for the new saliva tests, which are part of the "Covisal" programme. A programme designed to compare their effectiveness with traditional PCR tests. Photographie de Thibaud Vaerman / Hans Lucas. Maripasoula, Guyane francaise, 2020-08-18. Maya, infirmiere au dispensaire de Maripasoula, donne aux autres infirmieres et medecins, une mise a jour sur le protocole des nouveaux tests de salive, qui font partie du programme "Covisal". Un programme destine a comparer leur efficacite avec les tests PCR traditionnels. Photographie de Thibaud Vaerman / Hans Lucas.
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